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RENCONTRE: Miguèle Serbin, fondatrice de Nappy de France

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A l’occasion de la quatrième édition de Nappy de France qui se tiendra le 12 septembre 2015, rencontre avec Miguèle Serbin, “nappy girl” à l’origine de la Rencontre.

Convivialité, gratuité et accès facilité à la connaissance du cheveu naturel : tels sont les maîtres-mots de la Rencontre Nappy de France pensée dans l’intérêt des consommatrices depuis sa création en 2012. Mais aussi dans celui des marques, soucieuses de connaître les besoins des clientes en allant directement à leur rencontre. Aujourd’hui, le phénomène nappy a dépassé l’effet de mode comme étendard identitaire pour s’intéresser à la problématique du bien-être. MCA a rencontré la fondatrice de l’événement, Miguèle Serbin, qui nous fait pénétrer dans les coulisses de son concept.

Présentez-nous le concept de la Rencontre Nappy de France ?

La Rencontre NDF est née en 2012 à partir d’une initiative personnelle. Etant nappy, je ne savais pas du tout comment entretenir mes cheveux. Les informations récoltées sur Internet ne m’ont pas aidée. J’ai donc très vite ressenti le besoin de côtoyer d’autres nappy girls, pour partager nos problématiques et se conseiller. En allant vers elles, les prémices de la première édition étaient en marche. J’ai fini par fédérer 200 femmes venues de toute la France, métropolitaine et d’outre-mer. Et des professionnels spécialisés dans la beauté au naturel, capables de personnaliser leurs recommandations. Car il existe une variété de cheveux afro!

La Rencontre : un réseau ?

Le but est de faciliter la rencontre. Nous avons mis en place une page de covoiturage sur notre site – un partenariat avec une compagnie aérienne permet de bénéficier de réductions sur les billets selon la provenance, ndlr – nos réseaux Internet sont là aussi pour faciliter l’échange. Tout est fait pour que les personnes soient connectées, de façon à renforcer la communauté de l’univers nappy. Je suis par ailleurs très active sur nos pages Facebook et réponds aux requêtes des utilisateurs en message privé. Je m’attèle à développer la visibilité des personnes qui adhèrent aux valeurs de NDF. Mais sans sectarisme ! Chaque année, les rencontres sont ouvertes à toutes les personnes qui recherchent des conseils et des produits. Au fil des éditions, nous avons accueilli des femmes maghrébines. Elles sont nombreuses à passer par le défrisage, puis à vouloir assumer leurs cheveux au naturel. L’année dernière, un nouveau public constitué de mamans blanches a répondu présent. Ces dernières souhaitent savoir comment entretenir les cheveux de leurs enfants métisses. C’est aussi pour cette raison que l’événement est gratuit – sur inscription – pour que tout le monde se sente les bienvenus. Les profils sont différents, mais ont tous une problématique commune. L’ambiance est conviviale!

Que veut dire être « nappy » aujourd’hui ?

Quand j’ai commencé à me renseigner sur la question en tapant le terme « nappy » sur Google, l’ensemble de mes recherches me donnaient des résultats autour de l’expression « natural and happy » (naturelle et heureuse, ndlr). Tout le monde a tendance à traduire le mot nappy à sa façon. Or, le terme renvoie avant tout au cheveu crépu, à une nature non modifiée par un procédé chimique.

Depuis le lancement de la première édition, avez-vous constaté des améliorations dans l’industrie capillaire dédiée au cheveu naturel en termes d’accès à l’information, d’expertise et de réseaux de distribution ?

En 2012, c’était vraiment le calme plat. J’ai lancé cette Rencontre parce qu’il n’existait aucune initiative similaire. L’année suivante, ce sont les participants qui ont insisté pour que je réitère l’événement NDF. C’est dire s’il y avait un besoin en France à cette époque. Puis il y a eu un boom, des événements se sont créés à côté, des entreprises ont aussi profité de la manne. On a progressé. Le seul manque que je peux aujourd’hui constater se trouve du côté des salons de coiffure. Même s’ils existent, ils manquent cruellement de visibilité. Ils ne profitent pas de ces événements-là pour venir à la rencontre de leurs clientes.

Justement, parvenez-vous à démarcher les salons de coiffure ?

Je ne sais pas où les trouver! Ils ne sont pas référencés sur Internet, ou très mal. S’ils sont présents sur Facebook, ils n’utilisent pas les mots-clés correspondants aux requêtes des potentielles clientes, c’est un vrai problème.

La Rencontre a pris de l’ampleur. Vous attendez 2000 participantes pour la prochaine édition. Avez-vous le sentiment d’avoir répondu à une demande encore trop peu exploitée dans le paysage de l’industrie capillaire français ?

Les partenaires renouvellent l’expérience avec moi chaque année. Ils obtiennent donc satisfaction, dans la mesure où ils recherchent avant tout le contact avec le public. Les marques sont là pour vendre, certes, mais elles sont conscientes que les filles cherchent en priorité à recevoir des conseils. Parce que c’est à partir des démos et recommandations que ces dernières vont devenir clientes. Aujourd’hui, je m’inscris dans une vision de la beauté naturelle globale. Je mets en avant les produits capillaires, cherche tout de même à intégrer une thématique dédiée aux salons de coiffure. J’ai intégré le maquillage, les soins du visage. Et pour parfaire le tout, je propose des stands d’accessoires et de restauration. Cette année nous accordons aussi une place aux compléments alimentaires.

Que souhaitez-vous en priorité transmettre aux participantes : les bonnes pratiques à adopter à la maison ?

Oui, chaque marque connait son produit. Les représentants sont donc aptes à en parler et à expliquer comment l’utiliser. C’est pour cette raison que je démarche les marques directement plutôt que les distributeurs. On met aussi en place des ateliers pour comprendre son cheveu, apprendre à se coiffer, à créer des produits cosmétiques à la maison, et attacher son foulard.

Parlez-nous du choix et de l’influence des intervenants de cette prochaine édition, comme la blogueuse Mairah Moukoury Moulema qui a subi les dégâts du défrisage…

Je fonctionne au feeling. Les bloggeuses sont très sollicitées, mais je ne m’inscris pas dans une stratégie de communication agressive. Quand je m’associe à une bloggeuse, c’est parce qu’elle a les mêmes valeurs morales que le concept.

Comment imaginez-vous NDF à plus long terme ? Existe-t-il encore des aspects à développer ?

Je suis justement en train d’y réfléchir. Il y a plein de projets pour NDF. Je ne sais pas quelle direction va prendre le concept, mais je suis en plein développement. Dans la mesure où d’autres événements existent aujourd’hui, je souhaite apporter autre chose. Donc, j’observe !

Plus d’infos sur:
La page FB de NDF
Le site de NDF

 

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