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Alopécies de traction : quelles sont les solutions ? (partie 2)

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Le point sur les causes de la perte des cheveux et sur la prévention du phénomène des alopécies de traction avec le Dr. Philippe Assouly et Gersende Moysan, spécialiste du cheveu crépu au centre Clauderer.

L’alopécie peut être liée à différents facteurs : hormonaux, environnementaux ou pathologiques (teigne, pelade etc.). Or, l’une des causes de la perte de cheveux fréquemment rencontrées chez les femmes afro-antillaises est due à la mise sous tension des racines, ou follicules pileux, provoquée par les habitudes de coiffage et autres techniques de coiffure. Explications et passage en revue des différentes solutions pour prévenir ou ralentir le phénomène des alopécies de traction.

Alopécies de traction : symptômes et prévention du phénomène

Si aucun signe ou symptôme alopécique ne se manifeste, il convient toutefois de prendre des mesures.

> Anticiper le phénomène alopécique

« Dès qu’il y a des nattes, on conseille de nourrir par voie orale pour compenser le manque avec des produits qui passent en sous cutané pour nourrir la racine, ou alors en appliquant des sérums pour cuir chevelu qu’on trouve en pharmacies afin de le nourrir artificiellement pendant la traction », conseille Gersende Moysan. Toutefois, si l’alopécie est installée, le docteur Assouly est catégorique : « Tout ce qui est shampoings, sérums antichute de cheveux et compléments alimentaires ne sert à rien ». Concernant les compléments alimentaires de type biotine, le dermatologue explique qu’ « il n’y a pas besoin d’avoir une quelconque carence pour perdre ses cheveux. S’il y a une carence en fer majeure, il y aura une petite fragilité capillaire, certes, mais ce n’est pas le problème principal ». Gersende Moysan nuance : « S’il n’y a plus un seul point noir sur la peau et que celle-ci est lisse, cela signifie que les pores de la peau se sont refermés, on ne pourra rien récupérer. Souvent, les clientes viennent à temps (le centre Clauderer propose une cure au sérum anti chute de cheveux, ndlr), et ont encore des points noirs sur le crâne, c’est-à-dire une présence d’un petit follicule pileux : là on va pouvoir récupérer un cheveu ».

alopécies de traction

Gersende Moysan, spécialiste du cheveu crépu et métisse (c) Centre Clauderer

> Alopécies de traction : les symptômes visibles

Des symptômes visibles peuvent annoncer les alopécies de traction. « La traction excessive des cheveux par diverses coiffures peut être responsable avant l’apparition de l’AT d’une folliculite douloureuse », détaille l’étude conduite par le docteur Assouly (« Alopécie par traction », Annales de dermatologie et de vénérologie, (2013). Il s’agit d’une inflammation des follicules pileux. La folliculite « est un signe d’alerte qui peut permettre de prévenir la survenue de l’AT ». Il faut, tant que faire se peut, consulter un dermatologue ou un spécialiste avant l’apparition des zones clairsemées, et dès les premiers signes d’irritations. «Si le cheveu pousse de plus en plus fin et de moins en moins vite, si on voit apparaître sur la peau des petites desquamations de sécheresse (pellicules blanches, ndlr), et qu’on a des petites démangeaisons, il faut commencer à s’inquiéter », précise Gersande Moysan. Ainsi, le spécialiste sera en mesure d’opérer un diagnostic. « Si l’AT est vue à un stade encore actif (tension récente), un érythème périfolliculaire voire une folliculite si le traumatisme est très récent et intense, sont observés au bord des plaques alopéciques. Dans certains cas, on observe également des cheveux cassés. Sur peau noire ou métisse, l’érythème est remplacé par une hyperpigmentation ou un aspect grisâtre », précise l’étude.

Alopécies de traction : l’examen et la prise en charge

Avant de se rendre chez un spécialiste, il faut être en mesure de déterminer l’importance de la chute de cheveux, son ancienneté et la manière dont elle s’est installée. « Le traitement au centre Clauderer va traiter les alopécies de traction mais uniquement si c’est pris à temps. Si ça fait quatre ans que la zone est lisse, c’est trop tard. Il faut être très réactif », avertit Gersende Moysan. Et d’ajouter « En moyenne, on a un délai de six mois. Si on fait des tractions et qu’on voit que les cheveux ne poussent plus, on a alors six mois avant que les pores de la peau ne se referment. Si les clientes viennent sur une période comprise entre six mois et un an, on va leur demander de se pincer la peau pour stimuler le follicule pileux afin qu’il se remette en route, et le nourrir tous les jours pour que la matrice fabrique à nouveau un cheveu épais le plus vite possible ». Le spécialiste voudra savoir, afin d’opérer au mieux son diagnostic, les habitudes de coiffage et la routine de soins capillaire etc. « Certaines clientes ne parviennent pas forcément à dater la survenue de la traction. Quand elle est récente, elle est facile à traiter. Si la traction remonte à un an, on va pouvoir se prononcer au bout de deux mois de traitement, puis à quatre mois, on sera à même d’annoncer si on récupéré 10%, 15, 20 ou 100% de l’alopécie de traction. A noter qu’il est possible de suivre le traitement Minoxidil, prescrit par un dermatologue, qui favorise la pousse des cheveux et stabilise le phénomène de chute. Mais le docteur Assouly prévient : « ce traitement a un intérêt pour épaissir ce qui existe encore. S’il y a disparition totale des cheveux, le traitement ne va pas les faire réapparaître. Et le problème qui va survenir sur les peaux noires, c’est l’hyperpilosité. Dans la mesure où le médicament agit pour traiter majoritairement les zones antérieures, il y aura plus de risques d’avoir une pilosité sur les tempes et les zones mandibulaires (mâchoires et menton), parce qu’on va appliquer le produit à peu de distance de ces zones-ci ».

alopécies de traction

Sérum Clauderer

Pour conclure, il est impératif – et ce dès les premiers signes de perte de cheveux anormale – de changer ses habitudes de coiffage, en trouvant des solutions de coiffures exerçant moins de tension sur les racines. Il faut savoir laisser reposer ses cheveux le plus souvent possible, dès le plus jeune âge, en évitant les instruments entraînant la chute de cheveux comme les élastiques et les barrettes posés tout le temps au même endroit sur la tête. Pour toute manipulation chimique, il convient de s’en remettre à un coiffeur professionnel. En fonction du stade et de l’ancienneté du phénomène alopécique, les solutions de cures antichute de cheveux ou traitements après un diagnostic établi par un expert de la santé (dermatologue, centre capillaire) s’avèrent nécessaires. Vous l’aurez compris, si le phénomène est installé depuis des années, l’alopécie de traction est irréversible. Les solutions qui se présentent sont le port de perruque (lire notre article à ce sujet), et la greffe de cheveux qui fait l’unanimité auprès de nos deux spécialistes : « la micro-greffe fonctionne très bien aujourd’hui sur cheveu crépu. On a un spécialiste qui en fait au Centre Clauderer, c’est génial et dans certains cas c’est la seule solution », conclut Gersende Moysan.

>>Lire la première partie de l’article

Le site du Centre Sabouraud

Le site du Centre Clauderer

 


* « Alopécie par traction », Annales de dermatologie et de vénérologie, (2013 ; 140, 304-314) ; N. Kluger (département de dermatologie, allergologie et vénéréologie, institut de médecine clinique, Université d’Helsinki), B. Cavelier-Balloy (Cabinet d’anatomopathologie, Paris, 19e), et P. Assouly (Centre Sabouraud, Paris, 10e)

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