Comment se coiffer pour aller au travail, gagner du temps le matin et faire taire ses collègues un brin conservateurs ? Le point sur la question avec nos égéries du PAF.
Souvenez-vous… En 2012, Audrey Pulvar défrayait la chronique pour avoir osé afficher une chevelure naturelle, loin du sempiternel brushing Michelle-Obamien. La journaliste, alors fraîchement nominée à la tête de la publication des Inrockuptibles, avait eu le droit à un déferlement de commentaires sarcastiques voire haineux : des twittos aux journalistes. Ces derniers avaient d’ailleurs fait preuve d’une inventivité éditoriale débordante en usant de titrailles et autres jeux de mots douteux. L’expression « en pétard » s’était alors retrouvée à faire les gros titres, et personne – ou presque – n’y avait vu d’inconvénient. Un acharnement médiatique auquel l’intéressée avait répondu par le tweet suivant : « On se calme les choux. Rien à voir avec les Inrocks, je me coiffe comme ça chaque été depuis 40 ans! #vacancesdescheveux ». Et toc. Cette coupe naturelle a très vite été assimilée à un acte de rébellion voire de relâchement. Autant de dénominations contraires à la politique du travail. Et si lâcher ses cheveux était tout simplement un gage de liberté ? Qu’elle soit libre avec des frisettes ou des tresses, en boule afro ou lisse, une coupe de cheveux doit avant tout refléter le tempérament de celle qui la porte, surtout au travail. MCA prend exemple sur les employées de la télé, de Kareen Guiock à Aline Afanoukoé, et vous livre tous ses conseils pour arborer de jolies coiffures de bureau en accord avec votre personnalité et votre morphologie !
LIBERER SES CHEVEUX
Sophie Ducasse a.k.a Tiga, ex-présentatrice de Rinding Zone sur France 0, n’a pas hésité à délivrer une chevelure frisée et flamboyante à l’écran. La Béninoise a arboré franchement sa boule afro, après un passé de mannequin où elle a été la cible favorite des fers à lisser. Dans la lignée d’une Juliette Fievet – ancienne chroniqueuse du Claudy Show sur la même chaîne du service public, elle irradie de naturel. Tout comme Marijosé Alie, connue pour avoir été à la tête de l’émission A Nous Deux sur France 0. La journaliste sexagénaire originaire de la Martinique, a toujours assumé son cheveu métissé. Elle affiche, qui plus est, des mèches grisonnantes au charme certain. A tel point que l’adepte de la « no-colo » (non coloration des cheveux blancs), en a fait sa marque de fabrique.
> Pour qui ? Vous démarrez un nouveau job ? C’est le moment de donner le ton dès le départ – la transition s’avérant souvent plus difficile après des années passées au sein d’une même entreprise, mais pas impossible. Question morpho, l’afro libre sied aux visages ovales ou en forme de coeur dotés de pommettes soutenues. Cette morphologie « idéale » supporte une chevelure volumineuse : question d’équilibre. Les visages ronds peuvent également se laisser tenter, pour attirer davantage l’attention sur la masse capillaire plutôt que sur les rondeurs des traits. Mais exit la boule afro.
> Quel bureau ? Agence de communication, de création, mode, organe de presse ou d’édition etc.
OSER LES TRESSES
Dernière recrue de l’Autre JT de France 4, Liz Gomis a fait ses armes à l’ombre des micros de radio Nova avant de faire son entrée lors du mercato télé 2015 sous les projecteurs d’un plateau. Pour autant, elle n’a pas succombé au diktat du tout brushingué. Lors de la première diffusion, Elisabeth, de son vrai nom, a dévoilé des box braid assemblées en un chignon sophistiqué et rehaussées d’une coque façon pompadour. Habituée des attachés de foulard, elle se réapproprie aussi la coiffe africaine. Cette émission, qui se réclame de la modernité et de l’impertinence propre à la génération Y, suit ainsi son crédo ; tant dans le fond comme dans la forme. Sarah Costantin, journaliste aux côtés de Liz, n’a d’ailleurs pas manqué à l’appel des expérimentations capillaires, arborant tour un tour un rose pastel et un blond peroxydé. Une émission de d’jeun’s : le message est passé. Mais la pionnière du genre reste sans nul doute Aline Afanoukoé. Elle aussi s’est fait la main sur les bandes FM (à radio Nova). Mais c’est dans la musicale Le Ring qu’elle anime sur France 0, qu’on a pu mettre un visage sur sa voix suave et rocailleuse : atout charme de choix. Un charisme qu’elle doit aussi à ses coupes de cheveux. Et pour cause, jamais sans ses tresses, elle mêle avec brio esprit rockabilly rétro et afro.
> Pour qui ?Tous les profils et les âges peuvent adopter les tresses : Rama Yade et Christiane Taubira en ont été les premières ambassadrices (version fines et plus classiques) dans les médias. Côté morpho, tout dépend du choix de la coupe. Les visages dits « oblongs » ou très allongés, dévoilant des pommettes hautes et un front dégagé, apprécieront une coque tressée pour couvrir la partie supérieure du visage, et une longueur mi-épaule pour gommer l’impression de longueur.
> Quel bureau ?Start-up dans les métiers du web ou de la culture ; cabinet politique, juridique ; les milieux hospitaliers, ou de la restauration (une mise en beauté capillaire facile à camoufler sous un bonnet d’infirmière, une charlotte ou une toque de chef) etc.
REVEILLER LE CARRE TRADI
Pour éviter l’incident diplomatique dans la lignée de l’affaire Pulvar, ou tout simplement par goût, le carré est légion dans les milieux professionnels bien-pensants. Loin de nous l’idée de nous contredire, mais au même titre que les femmes sont libres de porter un pantalon plutôt qu’une jupe (ou l’inverse) sans être taxées d’antiféminisme, le mouvement nappy prône avant tout la liberté d’avoir le choix. Aussi, une flopée de présentatrices et animatrices sont devenues les prêtresses du cheveu naturel mais lisse : d’Elisabeth Tchoungui et son brush’ typé 70’s à Audrey Pulvar et son carré classique, en passant par Kareen Guiock, vedette du journal de M6, et ses mouvements wavy. Sans oublier le carré long et sage de Karine Lemarchand.
> Pour qui ? Le carré ne convient pas aux visages carrés (!), et aux mâchoires imposantes. Dans sa version classique, un carré va affirmer les traits « tendres »: un gage d’autorité au travail. Les physionomies sévères doivent éviter sa variante courte. Elle renvoie une image stricte et un sentiment de froideur, pas franchement recommandée dans l’environnement professionnel. Le carré long est parfait pour les visages angulaires, tandis que le carré wavy s’adapte aux visages poupons. Le mouvement des cheveux atténue les rondeurs du visage. A proscrire pour ce type de morphologie, le carré bob (ou plongeant) : effet casque garanti.
> Quel bureau ? Dans une classe, une banque, les milieux académiques, administratifs etc.
ASSUMER LE LONG
Gagner du temps chaque matin : un point non négligeable pour les entrepreneuses et autres working girls. Le tissage est l’une des solutions miracle quand on souhaite changer de tête au gré de ses envies, et économiser de précieuses minutes dans sa salle de bain avant d’aller travailler. Représentante du genre : Hapsatou Sy. L’animatrice de D8 n’hésite pas à dégainer des extensions de cheveux 100% naturelles, haut de gamme, tout en étant une digne ambassadrice de sa propre marque. La boss assume sa chevelure de sirène, tendance reine du R&B. Autre adepte des mèches de cheveux à rallonge, la journaliste guadeloupéenne Christine Kelly (passée par LCI et ancien membre du CSA), qui porte le postiche en queue de cheval ultra longue avec chic et classicisme. Avec sa ponytail basse tout cheveux tirés vers l’arrière – remise au goût du jour par Beyoncé – elle renvoie l’image d’une femme de pouvoir et pleine d’assurance.
> Pour qui ? Les aficionados du combo tailleur-talons aiguilles, les patronnes d’entreprise. Et les femmes de moins de 40 ans (ou qui en paraissent moins). Le long affine les visages ronds.
> Quel bureau ? La scène d’une grande entreprise ou celle d’une salle de spectacle.
Crédit image en Une: Aline Afanoukoé – France O