Gilles Boldron étonne par son professionnalisme mâtiné de simplicité. Il a l’aura des plus grands, mais l’humilité de ceux qui se soucient avant tout du bien-être de leur cliente. Portrait d’un expert du cheveu pluriel, aussi polyvalent que pointu.
Du salon paternel à l’école Dudley aux Etats-Unis
Né d’un père métropolitain et d’une mère originaire de la Martinique, Gilles Boldron débute sa carrière à la fin des années 80, après l’obtention de son CAP et de son BP décrochés dans une école de coiffure à Paris. Il se fait la main dans des salons franchisés dédiés aux cheveux européens, puis se perfectionne quatre années dans le salon paternel – l’espace Didier Boldron campé dans le 9e arrondissement de Paris – « qui a toujours travaillé les cheveux afro ». Une opportunité de taille s’offre très vite à lui, celle de suivre une formation à l’université Dudley, en Caroline du nord aux Etats-Unis. Gilles Boldron saute sur l’occasion et intègre la prestigieuse université Dudley, école spécialisée dans les cheveux frisés. « Ce type de formation n’existait pas en France, et même pas en Europe. Dudley était la première maison à héberger une école dédiée à ce type de cheveux ». Le petit protégé des Américains devient alors l’un des premiers coiffeurs hexagonaux à bénéficier d’une formation ciblée. Si bien qu’il poursuit sur sa lancée. Il met à profit ses connaissances et sa maîtrise du cheveu texturé au service d’une équipe en rejoignant le sol martiniquais, où on lui confie un poste de formateur pour l’estampille Dudley pendant deux ans.
Les premiers pas vers Mizani
Un avantage et un bagage de choix qui permettent à Boldron fils de se faire repérer par L’Oréal dès son retour en France dans le salon de son père. A cette époque le géant de la cosmétique possède la gamme ethnique et pionnière du genre, SoftSheen Carson. Gilles Boldron en devient l’ambassadeur-formateur six années durant. Et égrène ses connaissances un peu partout en Europe, de la France au Luxembourg en passant par la Suisse, sans oublier les DOM : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Ile de la Réunion. C’est donc en toute logique qu’il rejoint Mizani – gamme désormais culte de L’Oréal spécialiste des natures bouclées, frisées et crépues – en tant que formateur pour les salons hexagonaux : « De ce temps, on ne parlait pas beaucoup de cheveux naturels, les apprentissages étaient axés sur le défrisage, la coupe et la couleur. Et de poursuivre : La majorité des clientes connaissait des déboires avec le défrisage, les produits étaient pourvus d’un PH relativement fort, conséquence le cuir chevelu était brûlé, c’était ça les problématiques de l’époque ». Un constat palpable qui amène le professionnel à se concentrer, d’abord, sur les difficultés dites de santé publique liées aux mauvaises méthodes d’applications du défrisant. « Il était primordial de mettre en place des diagnostics poussés pour être en mesure de proposer des solutions et des protections, et respecter un bon protocole pour que cette technique se déroule le mieux possible ».
Le lancement du label Gilles Boldron
Lorsque Gilles Boldron ouvre son salon en janvier 2011, c’est pour s’affirmer, s’affranchir de L’Oréal, travailler pour lui et sa propre équipe. Mais aussi pour apprendre une nouvelle casquette du métier : le mangement et la gestion d’un salon : « l’expérience L’Oréal a été très formatrice. J’ai appris à parler en public devant de nombreuses personnes, sur des scènes dans le cadre des formations. J’ai pu faire un travail sur ma timidité, ce qui m’a aidé à me lancer dans l’expérience de mon propre salon ». Et l’aventure n’est pas prête de s’arrêter, puisque l’enseigne Gilles Boldron commence à faire des petits. Une deuxième maison a vu le jour dans le 3e arrondissement de la capitale (6 rue Grenier Saint Lazare). Un développement logique lorsqu’on sait qu’il faut attendre au moins un mois avant de décrocher un rendez-vous. Son exil aux Etats-Unis a donc permis au professionnel de gagner en assurance mais aussi en savoir-faire.
L’expertise de l’écurie Boldron
Quand il regagne la France, il sensibilise d’emblée son équipe : « Je suis très à cheval sur le défrisage, c’est une méthode délicate. Chaque coiffeur du salon à son style – ils ont tous besoin de s’épanouir dans leur travail – mais en ce qui concerne la protection du cuir chevelu pour le confort de la cliente, on doit tous se rejoindre et suivre la même éthique ». Adapter la bonne technologie : un leitmotiv pour l’écurie Boldron. « Aujourd’hui, il existe des défrisages sans soude, la clientèle pense souvent à tort qu’il s’agit du meilleur des défrisages. Or, si c’était le cas, l’option avec soude n’existerait plus. La consommatrice est un peu perdue. Je forme donc mes collaborateurs à être capables d’expliquer les différences entre ces deux technologies, à orienter vers la méthode qui respecte le mieux le cuir chevelu ». Il précise : « il y a un tas de protocoles sur lesquels j’insiste, comme le fait de ne pas peigner lors du défrisage ». En termes de coiffage, la polyvalence et l’ouverture d’esprit confèrent au coiffeur une maîtrise de tous les styles : « Cheveu naturel ou défrisé, tout est une question de gestion des produits par rapport à la sécheresse du cheveu. En respectant cet équilibre, un cheveu naturel aura tout autant de brillance et de souplesse qu’un cheveu défrisé ». Et ceci de passer, selon l’expert, par une hydratation plus profonde. Il faut éviter d’étouffer le cheveu, d’avoir un résultat gras et trop lourd, un cheveu figé, sans mouvement à l’effet casque Playmobil » : autant de points essentiels auxquels s’attache le poulain de l’écurie Mizani. Un apprentissage du dosage des quantités pour un résultat « cohérent et beau », tout simplement.
La signature Gilles Boldron
Le professionnalisme ! « On essaie d’être professionnels de A à Z. Il n’y a pas de petits détails à négliger. Je veux qu’on se batte pour prendre en charge la cliente du début jusqu’à la fin, que cette dernière se sente à l’aise ». Et pour cause, « les clientes ont toutes forcément vécu des expériences négatives dans un salon de coiffure estampillé cheveux frisés-afro ; elles arrivent donc avec une charge de stress. Mon but est de les rassurer dès les premières minutes à l’aide d’un bon diagnostic, et d’un suivi ». En l’espace d’à peine quatre ans, Gilles Boldron est devenu une marque de prestige. Malgré une notoriété établie sur le principe du bouche à oreille – Fatou N’Diaye du blog Black Beauty Bag ou encore Aurélie Konaté de la Star Académie 2 y sont passées – c’est un coiffeur aux petits soins pour ses clientes qui a su garder une accessibilité mâtinée de simplicité que l’on découvre. La démultiplication des espaces devant suivre un seul précepte : « la qualité ».
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