A l’occasion de l‘inauguration du showroom Hapsatou Sy qui s’est tenue jeudi 14 janvier dans le 12e à Paris, MCA en a profité pour poser quelques questions beauté à cette entrepreneuse aussi belle qu’ambitieuse !
C’est dans la magnifique enceinte du Viaduc des Arts, haut-lieu des métiers d’arts, que se loge le showroom mode et beauté Hapsatou SY. Hier (jeudi 14 janvier) l’entrepreneuse et animatrice franco-sénégalaise de 34 ans inaugurait officiellement son espace. Elle y présentait sa gamme de cosmétiques capillaires Hapsatou Sy, sa ligne corps-visage éponyme et sa marque de maquillage. Sans oublier sa collection de prêt-à-porter AntiKOD réalisée avec cinq créateurs montants. Des personnalités du PAF étaient présentes, de Roselyne Bachelot à l’ancienne Miss France Flora Coquerel en passant par l’ex footballeur Lilian Thuram. Malgré le monde et les sollicitations, on a réussi à retenir la star de la soirée – plus rayonnante que jamais dans une robe fourreau graphique issue de sa ligne (en collaboration avec Raphaëlle H’limi), quelques minutes le temps d’un entretien chic et sans langue de bois. On a découvert une femme libre : libre d’agir, de penser, d’entreprendre. Et surtout de croire en ses rêves !
Votre marque de fabrique, c’est les cheveux lisses. A l’heure du retour au naturel, vous prenez fièrement le contre-pied du mouvement : un choix purement esthétique ? Ou symbolique, un peu à l’image de votre hashtag « Sois belle et fais ! » ?
En ce moment je porte mes vrais cheveux, lisses en effet. Je suis une femme libre, et quand je dis « sois belle et fais », je veux dire qu’il faut faire les choses comme on les entend sans se préoccuper du regard des autres : créer sa propre boîte, porter le style que l’on veut etc. A travers ce message, j’inclus aussi ma coupe de cheveux. Parfois j’ai envie d’avoir les cheveux longs, d’autres fois, courts : c’est ma liberté d’agir. Aujourd’hui, on nous dit que porter ses cheveux au naturel c’est être plus proche de l’Afrique. Moi, je connais mon Afrique, je connais ma langue, je connais ma culture. Il y a des femmes en Afrique qui portent les cheveux longs avec des extensions et qui sont plus africaines que les femmes d’ici. Il n’y pas de mouvement à prendre à contre-pied. D’autant que lorsque je suis en vacances, je laisse mes cheveux naturels, frisés. Parce que j’ai une frisure. Et quand j’ai envie de les brusher : je le fais ! Il est vrai que j’exerce un métier où je dois montrer ce que je fais au quotidien. Et ceci de passer par les différents styles capillaires que j’arbore. Je suis très caméléon, j’aime changer de style. Je veux aussi prouver que l’on peut faire plein de choses avec nos cheveux. Quand je vais chez ma mère, je mets mon foulard africain et je me plais comme ça !
A la télé, vous a-t-on fait comprendre qu’il fallait renvoyer une certaine image de la femme noire ?
Jamais ! Tout simplement parce que je ne suis pas à la télé en tant que femme noire mais en tant qu’entrepreneur. Je n’ai jamais voulu mettre en avant ma couleur de peau, non pas que je la renie mais je considère qu’elle fait partie de ma personne. Je ne veux pas qu’on me dise que je suis là à cause de ma couleur de peau. Parce que finalement quand on pointe la différence, on enseigne à nos gamins et à la génération future que c’est une exception. De plus, le fait de se communautariser entraîne le repli sur soi. Nous sommes dans une société où on doit apprendre à vivre avec les autres, et à s’enrichir des cultures des autres. La femme noire, c’est tellement réducteur, parce qu’il y a tellement de femmes noires différentes ! Je préfère l’idée de la femme dans tous ses états.
Quelle image de la femme souhaitez-vous renvoyer ?
Celle de la femme libre ! La femme qui dit ce qu’elle pense, qui assume ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. La femme qui se bat et qui bosse, parce qu’il est vrai que je travaille beaucoup. Cette femme-là, surpasse ses échecs et ses douleurs et a confiance en elle ! Je ne parle pas de cette confiance qu’on ressent le matin en se regardant dans le miroir, mais celle acquise grâce à l’indépendance ! Quand on est indépendante et qu’on est bien à l’intérieur, alors on dégage quelque chose de fort à l’extérieur.
Vous êtes sur tous les fronts, entrepreneuse beauté et animatrice : comment vos cheveux réagissent au stress d’une vie à 100 à l’heure ? Quelles sont vos astuces pour remédier à la fatigue capillaire ?
Je fais énormément de soins sur mes cheveux. Mais je ne me contente pas de faire qu’un shampoing et un masque. J’applique un avant-shampoing, puis un shampoing, un masque et un soin. Et les soins, j’en réalise au quotidien ! C’est obligatoire dans la mesure où je malmène quand même un peu mes cheveux avec le métier que je fais. D’autant que je développe des produits, donc je teste tout sur moi avant de les commercialiser. C’est très important pour que je puisse en parler. Ma routine capillaire va aussi passer par le repos. Du vendredi au dimanche, je ne suis pas à l’antenne, donc je laisse mes cheveux tranquilles. On peut me croiser dans la rue en jean et en baskets avec les cheveux pas coiffés, ce n’est pas grave (rires) !
Vous inaugurez votre showroom de beauté globale ce soir, mais vous n’en êtes pas à votre premier coup d’essai puisqu’il y a eu les centres Ethnicia. Qu’est-ce qui va faire la différence aujourd’hui ? Quelle est la clé de la réussite dans ce secteur ?
La clé du succès c’est de croire en l’impossible ! C’est mon mantra depuis le début : essayer de réaliser ses rêves. Il ne faut pas penser que la réussite, c’est de faire gros. Il faut plutôt faire bien, faire quelque chose qui nous ressemble et dont on est fier. Il y a des réussites à tous les niveaux. On n’a pas besoin de monter une boîte pour réussir. Etre entrepreneur ce n’est pas simplement monter une boîte, mais c’est décider de changer sa propre vie d’abord. Ma recette et ce qui me stimule au quotidien depuis toujours, c’est l’histoire de mes parents – Hapsatou Sy est née d’une maman mauritanienne, femme de ménage, et d’un papa sénégalais ouvrier, ndlr – parce que je sais d’où ils viennent. Je pars donc du principe que j’ai tout à gagner et rien à perdre. Je saisis de fait mes chances et mes opportunités tous les jours. Il ne faut pas avoir peur d’aller à la rencontre des gens, d’y aller au culot, au culot et go ! Sois belle et fais, n’est-ce pas (rires ) ?
Une icône beauté ?
Ma mère ! Elle a la peau ultra douce parce qu’elle se tartine de crème depuis qu’elle est toute petite. D’où mon produit « Maman m’a dit… Si tu veux qu’on t’aime il faut que tu aies la peau douce 😉 » – crème fouettée visage de nuit à base de karité et d’aloe vera. Voilà pour la petite anecdote !
Retrouvez la gamme capillaire Hapsatou Sy, l’ensemble des produits cosmétiques et la collection AntiKOD au Showroom :
SHOWROOM HAPSATOU SY
1 bis rue Daumesnil
75012 Paris