Les classifications des types de cheveux font florès. On a toutes entendu parler de l’échelle de Walker ou du degré de frisures établi par L’Oréal. Ces grands ensembles qui dressent l’inventaire des différentes textures de cheveux sont-ils pertinents ? Et nous aident-ils vraiment à déterminer les besoins de nos cheveux ? MCA fait le point sur la question.
Le principe de la classification des types de cheveux : rappel
Andre Walker (c) andrewalkerhair.com
Les classifications des types de cheveux établies par Andre Walker – professionnel américain et coiffeur attitré d’Oprah Winfrey – et le géant de la cosmétique L’Oréal visent à abolir les critères d’origine ethnique. Aux oubliettes la sacro-sainte trinité qui consisterait à ranger les cheveux européens d’un côté, et asiatiques et africains de l’autre. Le métissage a rendu les choses bien plus complexes que cela. Depuis quelques années, on préfère utiliser le terme de cheveu texturé, et à juste titre. Puisqu’un cheveu dit européen n’est pas exclusivement lisse et raide, mais peut montrer une texture de cheveu afro : bouclée voire frisée. A l’inverse, un cheveu de type afropéen pourra très bien révéler une courbure de cheveu plus ou moins détendue et souple. Un constat qui a fait l’objet d’une étude d’approche scientifique emmenée par l’équipe de l’Institut de Recherche ethnique de L’Oréal, basée sur des mesures physiques de la frisure du cheveu : diamètre de courbure, indice de bouclage, nombre d’ondulations et de vrilles.
Echelle de Walker et degré de frisure de L’Oréal : le match
Si l’échelle d’Andre Walker recense quatre grands ensembles de types de cheveux allant du lisse et raide (type 1), au cheveu ondulé (type 2), bouclé à frisé (type 3), et très frisé à crépu (type 4) ; le résultat de l’étude emmenée par les équipes de recherche de L’Oréal relève huit catégories correspondant à une échelle de frisures allant du cheveu le plus raide (1) au plus frisé (8). Deux classifications qui se rejoignent et qui constituent, a priori, un excellent moyen de se repérer pour déterminer les besoins nutritifs de chaque type de cheveu texturé, et la routine capillaire qui va avec.
Zoom sur les différents types de cheveux selon les échelles
Echelle d’Andre Walker – Types de cheveux
Type 2 : cheveux ondulés, de la vague légère en forme de « S » (2a) à l’ondulation plus serrée (3a et 3b) ; les cheveux peuvent être fins comme épais et robustes, et être sujets aux frisottis.
Type 3 : cheveux bouclés, allant d’une courbure détendue (3a) à une boucle en forme de tire-bouchon (3b), ou très « entortillée » (3c) ; le cheveu a tendance à manquer de brillance.
Type 4 : cheveu crépu doté d’une section en forme d’ellipse (4a) pouvant créer des spirales serrées (4b) ou en forme de « Z » (4c) ; ce type de cheveu est fragile.
Le degré de frisures de L’Oréal est similaire. Les types 2, 3 et 4 établis par Walker rejoignent les types 4, 5 et 6 mis au point par l’institut de recherche du leader de la cosmétique, et basés sur les critères suivants : des boucles ouvertes, fermées ou en forme de tire-bouchon, au rayon de courbures plus ou moins large (cheveu avec ressort), moyen ou serré (cheveux solidarisés). Néanmoins, à défaut d’ajouter des sous catégories comme Walker, L’Oréal a complété sa catégorisation avec deux autres types : l’un de niveau 7, soit une nature de cheveux à la frisure soutenue, très fragile et au rayon de courbure très serré. Et l’autre de niveau 8 : une texture de cheveux afro, crépue, « extrêmement fragile » et au rayon de courbure ultra serré.
Degré de frisures (c) L’Oréal
Tout cela vous a donné la migraine ? Des chiffres censés installer des repères, mais qui restent pour le moins aléatoires. « Le problème, c’est qu’on ne peut pas, selon moi, résumer une chevelure à un chiffre et une lettre, d’autant que certaines femmes vont se retrouver avec du 3c devant, du 4b derrière, c’est perturbant », remarque Farida B, spécialiste du cheveu frisé depuis 30 ans et responsable du salon de coiffure éponyme. « Je préfère parler de mosaïques de cheveux, plutôt que de chiffres : c’est selon moi plus flatteur, valorisant », avoue la professionnelle. L’échelle de Walker : du bidon ?
A chaque texture de cheveux afro, un entretien défini ?
A y regarder de plus près, les ingrédients et la routine de base préconisés par ces différentes échelles sont les mêmes pour l’ensemble des types de cheveux. Le socle commun des cheveux texturés étant le besoin en hydratation et en nutriments. Tout ne serait qu’une question de fréquence d’utilisation des produits. Quand L’Oréal va mentionner un besoin en nutrition, le groupe va nuancer en conseillant une moyenne alternée pour le type 4, intense alternée concernant les types 5 et 6, une surnutrition intense alternée pour les types 7 et 8, avec des fréquences de cures de réparation bimensuelles, mensuelles ou régulières etc. en fonction de chaque morpho capillaire. Jusque là tout va bien. De son côté, la classification d’Andre Walker va recommander, et ce pour l’intégralité des trois grands ensembles de textures de cheveux, l’utilisation des mêmes produits (de la marque naturellement), à savoir un shampoing hydratant, un conditioner à l’huile africaine de Mongogo et une huile. En clair : un bon moyen de faire la publicité de sa gamme. Avec Andre Walker, autant dire qu’on atteint le degré zéro de la personnalisation de l’entretien de chaque type de cheveu texturé. Or, chacun sait que les cheveux bouclés, frisés et crépus ont ceci en commun d’être naturellement secs et déshydratés – la raison, le manque de sébum – mais n’ont pas tous pour autant les mêmes problématiques et les mêmes desideratas en termes de coiffage.
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